De La mer, jaillit la tempête by Liehn Marie

De La mer, jaillit la tempête by Liehn Marie

Auteur:Liehn Marie [Liehn Marie]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2010-01-14T23:00:00+00:00


Chapitre IX

En ce début d’après-midi, le Mistral dégageait le ciel couvert du matin par des rafales qui projetaient parfois le jeune homme en avant. Il avançait rapidement désirant parvenir à l’auberge de Géminas avant la nuit.

Il partait tout de même une ou deux décades ! La jeune fille l’attendrait-elle ? Leur amour venait à peine de commencer. N’allait-elle pas penser qu’il s’enfuyait ? L’aimait-elle vraiment ? Ou n’avait-elle répondu à sa demande qu’à cause du bien-être qu’elle avait éprouvé dans ce parc, au clair de lune ? Et Jean Sieberg, allait l’emmener loin de lui !

Le sentier se fit rapidement moins large, encombré de broussailles et d’herbes épaisses enchevêtrées. Lacydon dût sortir de sa rêverie et prendre garde où il mettait les pieds. Sa canne de compagnon l’aida à repousser ce qui le gênait.

Il arriva bientôt dans un cul-de-sac. L’abondance des ronces l’empêcha d’avancer. Absorbé dans ses pensées, s’était-il trompé de chemin ? Il examina les alentours, fouilla avec sa canne afin de trouver une issue. En vain. Il fit demi-tour, marcha un bon moment et parvint enfin à une intersection. Il avait pris une mauvaise direction. Il s’engagea alors sur une route beaucoup plus praticable, qui montait et descendait régulièrement.

Puis il pénétra dans une forêt de pins parasol dont les branches sifflaient et fouettaient l’air tellement le vent soufflait fort. Abrité par ces arbres, Lacydon le sentait moins mais la nuit tombait et, en même temps, le froid le pénétrait de plus en plus. Aussi, fut-il soulagé quand il aperçut, à la clarté des lanternes, la masse sombre du relais de poste. L’écurie était ouverte et les chevaux hennissaient, sans doute effrayés par le Mistral.

Un grand feu flambait dans la cheminée et il s’en approcha pour se réchauffer. Derrière lui, trois tables en bois garnissaient la salle. Au centre, deux hommes se bagarraient. D’autres les regardaient, riant à tue tête et battaient des mains comme s’ils applaudissaient. Lacydon reconnut les vêtements familiers des compagnons et les rejoignit.

– Pourquoi se battent-ils ?

– Ils ne sont pas de la même coterie, expliqua l’un d’eux. Le plus fort est charpentier, le plus faible, tailleur de pierres.

– Il faut le défendre ! Il va se faire tuer !

– Il est tailleur de pierres, je te dis, reprit celui qui lui avait répondu.

Lacydon se retint. S’il était rentré dans la bagarre en prenant la défense du tailleur de pierres, il aurait dû s’expliquer devant les compagnons et même recevoir un sérieux blâme. Il ne voulait pas en arriver là. Aussi s’abstint-il. Toutefois, il ne manifesta pas sa joie comme les autres charpentiers, quand le malheureux resta à terre, à moitié assommé.

Entre temps, l’aubergiste était apparu et, l’ordre rétabli, il proposa à Lacydon de s’asseoir à une table.

– Qu’est-ce que vous voulez ?

– Dame, à boire et à manger, je veux, dit Lacydon, un peu échauffé par l’action.

– Du poulet et quelques légumes du jardin, cela vous va ?

– Pas de problème, répondit Lacydon qui s’était radouci.

L’aubergiste tournait à peine les talons que le compagnon bagarreur s’avança vers lui.



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